Ituri. Photo by Michael Sladeczek/Oxfam

L’insécurité menace la préparation et la réponse au COVID-19 dans l’est de la RDC

La maitrise de la propagation du COVID-19 nécessite un accès adéquat à l’eau, une sensibilisation de la communauté et le respect des mesures de santé publique telles que l’éloignement social. En Ituri, dans l’est de la RDC, il y a eu 2 cas confirmés de COVID-19. Mais l’activisme des groupes armés- et leurs corolaires y compris les meurtres et les violences sexuelles—compromettent la capacité d’Oxfam et des membres de la communauté de concentrer leurs efforts sur la prévention d’une nouvelle propagation.

territoire de Djugu, par exemple, les femmes et les filles en zone de santé de Rethy nous ont raconté l’impact de l’insécurité sur leurs accès à l’eau. Pour trouver de l’eau pour leurs ménages, les femmes et les filles doivent effectuer des longues distances de plus ou moins 800 mètres dans les vallées parfois occupées par les groupes armés. Elles sont alors, exposées aux risques des violences sexuelles et de kidnapping. Elles limitent leur usage de l’eau.

L’insécurité cause des déplacements des populations. Souvent, le peu de sources aménagées dans certains villages, ne suffisent pas pour les habitants et les déplacés qui fuient les attaques des groupes armés dans la zone. Exemple, au mois d’avril 2020, plus de 20 000 personnes se sont déplacées vers le village Djalasiga en territoire de Mahagi en provenance du territoire de Djugu. Les déplacés ont besoin de l’eau. C’est quasiment impossible d’assurer l’accès continue à l’eau dans un contexte de déplacements réguliers.

L’insécurité a aussi ralenti les activités des organisations humanitaires—comme Oxfam—qui visent à améliorer l’accès a l’eau. Oxfam a dans nos plans la réhabilitation de l’adduction gravitaire dans le village de Kpandroma en territoire de Djugu. Cette adduction d’eau potable qui desservait le village Kpandroma est en état de délabrement. Une réhabilitation pourrait atténuer la souffrance des femmes et des filles qui cherchent de l’eau à des longues distances à tout risque. Cependant l’insécurité dans la zone limite momentanément l’accès et cause le retard de la mise en œuvre de ces travaux, qui pourraient continuer même en respectant les mesures de protection des bénéficiaires et du staffs contre le COVID-19.

L’insécurité menace la mise en œuvre rigoureuse des mesures de santé publique. Le 5 avril, la zone de santé de Nyakunde (en territoire de Irumu) qui était en isolement à cause de cas de COVID 19, a été attaquée par un groupe armé. La population s’est déplacée vers la ville de Bunia—augmentant le risque de propagation de COVID-19.

C’est indéniable que l’insécurité rend la préparation et la réponse au COVID 19 plus dures, plus lentes, plus chères et plus dangereuses.

C’est pour cela que Oxfam soutien l’appel du Secrétaire Général pour un cessez-le-feu partout dans le monde.

Cet appel a été répété par 139 organisations de la société civile congolaise. Dans leurs mots, « Un cessez-le-feu global est primordial pendant la période de la pandémie de Coronavirus pour rendre facile la tâche des équipes de la riposte et faciliter l’accès à l’aide et à la réponse humanitaire aux personnes vulnérables.